Article « Lire nos mémoires » / Anaïs Viand / Fisheye Magazine

« Passionnée par la littérature et la photographie, Claire Jolin, graphiste aime faire des passerelles entre ces disciplines. Elle signe avec un ami poète Hervé Scialdo, un ouvrage composite et immersif Fensch. Un très bel objet interrogeant notre perception de la mémoire. » (extrait de  « Lire nos mémoires », Anaïs Viand, Fisheye web)

« La Photographie, buvard de mots et de rêves » / Article de Fabien Ribery

« Certains jours sont fastueux où vous recevez par la poste la surprise de livres dont vous savez immédiatement que vous allez pouvoir entrer en amitié et dialogue avec eux. Ainsi se présente à vous Fensch, de Claire Jolin (photographies) & Hervé Scialdo (poèmes), publié aux éditions Orange Claire, deuxième titre d’une jeune maison fondée par Claire Jolin et Irène Scacciatella, pariant sur le temps long et l’ellipse pour aborder la richesse de la photographie contemporaine comme un roman foisonnant… » (extrait de « La Photographie, buvard de mot et de rêves », Fabien Ribery sur son blog L’Intervalle

Comment la photographie nous aide à matérialiser nos pensées

Pourquoi faut-il imprimer ses images ? L’engouement de la photo argentique révèle sans doute un besoin : celui de créer des preuves que nos pensées, ces objets immatériels, ont bien une existence. On est loin d’un retour en arrière ou d’une nostalgie un peu naïve pour tout ce qui est ancien. Du cerveau à l’objet, l’argentique est devenu un moyen d’expression plus rapide que le numérique pour donner une vie physique à des œuvres de l’esprit. Je pense, j’agis et j’obtiens un objet physique : un négatif. Ce raccourci entre deux réalités, immatérielle et physique, est fascinant. Bien plus fascinant …

« Ineffabilem Codice »

« Ineffabilem Codice » (Code Ineffable), ce sont des images mentales d’une pensée mathématique en construction, un univers onirique rempli de messages cryptés. Une plongée dans un cyberespace, une constellation de champs lexicaux, un ensemble de signes, formes et couleurs appartenant à l’indistinct mais déjà à la vie. Une matrice où les formes latentes de la matière naturelle ou humaine s’organisent autour des prémices d’une idée. De la myriade de lignes désordonnées qui se croisent émerge pourtant une logique fascinante. « Ineffabilem Codice » tente de matérialiser la pensée, un des objets les plus dissimulés de notre réalité. On avance dans cette connaissance par …

« Nous étions anges »

Créer des images pour affronter le monde Enfant, je pensais que le monde n’existait pas, que je l’inventais au fur et à mesure. Dans la toute petite enfance, les pensées-images, réelles, imaginaires et rêvées, ne font qu’un. De cet âge, je garde un souvenir influent et contrasté, mêlé de danger, peur, vide, mais aussi de joie à l’état brut, d’énergie incommensurable… Mais peu à peu les images du monde des adultes ont pris de plus en plus de place jusqu’à recouvrir les miennes. Ce passage vers l’âge de raison est une perte : l’accès aux pensées-images originelles m’échappe définitivement… en …

Texte d’Anne Funke / Exposition
« Sous les racines »

Odile Villeroy et Claire Jolin : « Sous les racines » Ausstellung Atelier Museum Haus Ludwig, Saarlouis, 29. März 2015 Mit ihren Arbeiten auf Papier treten Odile Villeroy und Claire Jolin in einen Dialog ein. Ich freue mich, diesen Dialog näher betrachten zu dürfen. Die französischen Künstlerinnen präsentieren sowohl jüngere, jüngste!, Arbeiten, als auch Ältere, die durch eine feinfühlige Hängung … neue Bedeutung gewinnen. En préparant l’exposition commune d’Odile Villeroy et de Claire Jolin, j’ai été surprise par le titre « Sous les racines ». Accrochée par les travaux en noir et blanc des deux artistes, j’ai eu l’impression d’entreprendre un voyage vers le monde …

« L’Œil du chien qui hurle la nuit »

“Voir plus loin, voir dans l’invisible, à travers l’espace et le temps” nous murmure Jean-Claude Ameisen. Photographier cette zone ineffable de notre conscience où tout devient possible, plus sombre, plus grand, plus dense… Cet ailleurs pourtant si proche. Capter les rêves, l’espace-temps de notre sommeil, où passé-présent se mêlent, où l’on se souvient de ce qui viendra demain. Cet univers sur lequel nous n’avons aucune prise, où l’on peut voler, où l’on a si peur, où l’on aime si fort… Flux et reflux entre douceur et angoisse, netteté et disparition, étrangeté et réel. Photographier nos images mentales, celles qui s’enchaînent à …

Récit de voyages / « Boundless »

Au Moyen-Âge, les récits de voyage étaient des récits de quête, une succession de découvertes, des narrations fidèles à l’expérience ou au contraire entièrement reconstituées d’après souvenirs. On dit que c’est un genre littéraire difficile à cerner. Il témoigne d’un bouleversement de la pensée occidentale : l’expérience de ce qui est autre, et de l’Autre. En découle une esthétique du fragment et du discontinu, faite de bribes, d’impressions glanées à la marge, de descriptions d’après mémoire à la limite de la digression. Ces récits de voyage ont construit notre imaginaire collectif. Quand mes amis partent en voyage, je leur demande de m’envoyer une carte postale. …